vendredi 6 septembre 2013

TOMODENSITOMETRIE

I-HISTORIQUE :

Le principe de la tomodensitométrie repose sur le théorème de Radon (1917) qui décrit 

comment il est possible de reconstruire la géométrie bidimensionnelle d'un objet à partir 

d'une série de projections mesurées tout autour de celui-ci. Cette méthode peut être 

étendue à la reconstruction de la tomographie interne d'un objet à partir de la façon dont les 

rayons le traversant sont absorbés suivant leurs angles de pénétration. Toutefois, les calculs 

nécessaires à cette technique la rendaient impraticable avant l'avènement des ordinateurs

L'ordinateur attribue à chaque pixel d'image une valeur d'échelle de gris proportionnelle à 

l'absorption des rayons X par le volume corporel correspondant. La densité mesurée en 

unités Hounsfield (UH) va de -1000 pour l'air à +1000 pour l'os dense cortical, en passant 

par -50 pour la graisse et 0 pour l'eau.


L'une des premières machines EMI.
Le premier scanner à rayons X a été mis au point en 1972 par un ingénieur britannique

  travaillant dans un laboratoire financé

 par EMI, Godfrey Newbold Hounsfield, d'après les travaux publiés quelques années 

auparavant par un physicien américain, Allan MacLeod Cormack. Ces deux savants ont 


ainsi obtenu le Prix Nobel de physiologie ou médecine en 1979 pour le « développement de 
la tomographie axiale calculée ».

Les premiers prototypes de tomodensitomètre ne permettaient d'« imager » que le cerveau

  au moyen d'une série de capteurs ou détecteurs disposés en arc de cercle autour de la 

tête. Pour réaliser une seule image sur ces appareils, il fallait acquérir le signal pendant 

plusieurs minutes. L'ordinateur auquel ils étaient couplés nécessitait deux heures et demie

 pour traiter chaque coupe ou tomographie. Ces images tomodensitométriques du cerveau 

permirent de visualiser, pour la première fois en imagerie, le tissu cérébral et les ventricules

  remplis de liquide céphalo-rachidien. Les appareils suivants permirent ensuite de produire 

des images de toutes les parties du corps humain. D'un matrice grossière de 80x80, on est 

passé rapidement à des pixels plus petits, jusqu'à une résolution d'images de 512x512.


II-Les différents types d'appareils :


Les anciennes générations de scanners à acquisition séquentielle ne permettaient 

d'acquérir que des coupes successives isolées : la table mobile sur laquelle le patient est 

étendu était déplacée de quelques millimètres dans la structure circulaire ou anneau (gantry) 

puis immobilisée pendant la mesure, et ainsi de suite pour chaque niveau d'acquisition 

assimilé à une coupe transversale. Les anciennes générations de tubes à rayons X avaient 

en outre une capacité d'évacuation de la chaleur trop faible pour être compatible avec une 

cadence d'acquisition élevée.

Dans les scanners spiralés ou hélicoïdaux disponibles depuis les années 1990, l'émission 

des rayons X est continue durant toute la séquence, la table d'examen progressant à vitesse 

constante et fixée (pas ou pitch en anglais) dans l'anneau. La réalisation de l'examen est 

beaucoup plus rapide (quelques secondes), et plus confortable dans beaucoup de cas 

(apnée de quelques secondes pour les examens thoraciques, au lieu de plusieurs apnées

 correspondant à chaque coupe) et fournit une meilleure qualité d'images. La durée de 

révolution du tube émetteur est passée de 1 seconde à 0,28 seconde sur les appareils de 

dernière génération. Les acquisitions rapides ont permis le développement de 

angioscopie, technique non invasive d'exploration des vaisseaux sanguins durant le court 

temps de transit vasculaire du produit de contraste après son injection intraveineuse, 

supplantant l'angiographie invasive dans maintes indications à visée diagnostique.

Le Scanner multi-barrettes associe, à la technique hélicoïdale, un nombre de capteurs plus 

importants (de 2 barrettes ou rangées de détecteurs sur le premier modèle de 1993, jusqu'à 

128 barrettes en 2008, permettant des coupes plus fines et l'accession à la reconstruction 

tridimensionnelle de structures de taille réduite (artères coronaires ou osselets de l'oreille 

 moyenne, par exemple). La dose d'irradiation qui en résulte est néanmoins nettement 

supérieure aux premières générations.
 
Le Scanner double tube est le premier scanner à double source mettant en œuvre une 

technologie dans laquelle deux sources de rayons X disposées à angle droit l’une par 

rapport à l’autre offre une vitesse d’acquisition (pitch 3,4) et une résolution temporelle 

(75ms) deux fois plus élevée. Il est également possible d'utiliser les deux tubes simultanément 

à des énergies différentes (double énergie), ce qui ouvre de nouveaux domaines 

d'utilisation, comme l’évaluation de la composition des calculs rénaux, la réduction des 

artefacts métalliques ou bien encore la soustraction automatique des os et du produit de 

contraste.



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