I-HISTORIQUE :
Le principe de la tomodensitométrie repose sur le théorème de Radon (1917) qui décrit
comment il est possible de reconstruire la géométrie bidimensionnelle d'un objet à partir
d'une série de projections mesurées tout autour de celui-ci. Cette méthode peut être
étendue à la reconstruction de la tomographie
interne d'un objet à partir de la façon dont les
rayons le traversant
sont absorbés suivant leurs angles de pénétration. Toutefois, les
calculs
nécessaires à cette technique la rendaient impraticable avant
l'avènement des ordinateurs.
L'ordinateur attribue à chaque pixel d'image une valeur d'échelle de
gris proportionnelle à
l'absorption des rayons X par le volume corporel
correspondant. La densité mesurée en
unités Hounsfield (UH) va de -1000
pour l'air à +1000 pour l'os dense cortical, en passant
par -50 pour la
graisse et 0 pour l'eau.
Le premier scanner à rayons X a été mis au point en 1972 par un ingénieur britannique
travaillant dans un laboratoire financé
par EMI, Godfrey Newbold Hounsfield, d'après les travaux publiés quelques années
auparavant par un physicien américain, Allan MacLeod Cormack. Ces deux savants ont
ainsi obtenu le Prix Nobel de physiologie ou médecine en 1979 pour le « développement de
la tomographie axiale calculée ».
Les premiers prototypes de tomodensitomètre ne permettaient d'« imager » que le cerveau
au moyen d'une série de capteurs ou détecteurs disposés en arc de cercle autour de la
tête.
Pour réaliser une seule image sur ces appareils, il fallait acquérir le
signal pendant
plusieurs minutes. L'ordinateur auquel ils étaient
couplés nécessitait deux heures et demie
pour traiter chaque coupe ou
tomographie. Ces images tomodensitométriques du cerveau
permirent de
visualiser, pour la première fois en imagerie, le tissu cérébral et les ventricules
remplis de liquide céphalo-rachidien.
Les appareils suivants permirent ensuite de produire
des images de
toutes les parties du corps humain. D'un matrice grossière de 80x80, on
est
passé rapidement à des pixels plus petits, jusqu'à une résolution
d'images de 512x512.
II-Les différents types d'appareils :
Les anciennes générations de scanners à acquisition séquentielle ne
permettaient
d'acquérir que des coupes successives isolées : la table
mobile sur laquelle le patient est
étendu était déplacée de quelques
millimètres dans la structure circulaire ou anneau (gantry)
puis
immobilisée pendant la mesure, et ainsi de suite pour chaque niveau
d'acquisition
assimilé à une coupe transversale. Les anciennes
générations de tubes à rayons X avaient
en outre une capacité
d'évacuation de la chaleur trop faible pour être compatible avec une
cadence d'acquisition élevée.
Dans les scanners spiralés ou hélicoïdaux disponibles
depuis les années 1990, l'émission
des rayons X est continue durant
toute la séquence, la table d'examen progressant à vitesse
constante et
fixée (pas ou pitch en anglais) dans l'anneau. La réalisation de
l'examen est
beaucoup plus rapide (quelques secondes), et plus
confortable dans beaucoup de cas
(apnée de quelques secondes pour les
examens thoraciques, au lieu de plusieurs apnées
correspondant à chaque
coupe) et fournit une meilleure qualité d'images. La durée de
révolution
du tube émetteur est passée de 1 seconde à 0,28 seconde sur les
appareils de
dernière génération. Les acquisitions rapides ont permis le
développement de
angioscopie, technique non invasive
d'exploration des vaisseaux sanguins durant le court
temps de transit
vasculaire du produit de contraste après son injection intraveineuse,
supplantant l'angiographie invasive dans maintes indications à visée
diagnostique.
Le Scanner multi-barrettes associe, à la technique
hélicoïdale, un nombre de capteurs plus
importants (de 2 barrettes ou
rangées de détecteurs sur le premier modèle de 1993, jusqu'à
128
barrettes en 2008, permettant des coupes plus fines et l'accession à la
reconstruction
tridimensionnelle de structures de taille réduite (artères coronaires
ou osselets de l'oreille
moyenne, par exemple). La dose d'irradiation
qui en résulte est néanmoins nettement
supérieure aux premières
générations.
Le Scanner double tube est le premier scanner à double source
mettant en œuvre une
technologie dans laquelle deux sources de rayons X
disposées à angle droit l’une par
rapport à l’autre offre une vitesse
d’acquisition (pitch 3,4) et une résolution temporelle
(75ms) deux fois
plus élevée. Il est également possible d'utiliser les deux tubes
simultanément
à des énergies différentes (double énergie), ce qui ouvre
de nouveaux domaines
d'utilisation, comme l’évaluation de la composition
des calculs rénaux, la réduction des
artefacts métalliques ou bien
encore la soustraction automatique des os et du produit de
contraste.
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